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Le Milieu du Grand Banditisme Français

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lunik-parrain

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Claude le Gros, Francis le Belge, les Gazianni, les Guérini, les Zemmour, Boualem Talata, Jacky le Mat, Tany Zampa, les Hornec, Marc Monge, Paul Mondoloni, Jo Renucci, Paulo Leca, Ahmed Otmane, Karim Reguig, Paul Carbone, François Spirito...

Pas tout le Milieu, mais de quoi en savoir un minimum sur certaines personnes qui ont écrite des pages importantes d'un livre qui n'est pas près de se refermer. Un livre fait d'amitiés et de trahisons, de guerres fratricides et d'affrontements claniques, de violence et de règlements de compte, d'armes et d'argent sale, de strass et de paillettes, de luxe et de prison, de gros voyous et de "beaux mecs", de caïds et de seconds couteaux, de parrains et de juges de paix, de plaisir et de regrets... de beaucoup de regrets...

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les Frères Zemour - Troisième Partie : La Guerre des Gangs (1973-1976)

Les Zemour Partie 1 - Les Débuts (1945-1965)
Les Zemour Partie 2 - L'Ascension (1965-1972)
Les Zemour Partie 4 - La Fin du Clan (1976-1982)


les Frères Zemour - Troisième Partie : La Guerre des Gangs (1973-1976)Au début des années 70 les Zemour sont au faîte de leur puissance. A Paris on les voit partout, écumant les bars, les boîtes, les cabarets, les cercles de jeux et les tripots clandestins, eux ou leurs hommes, fédérant les voyous juifs de la capitale et disposant ainsi d'un réservoir de petites mains important et surtout très utile, faisant jouer liens familiaux, amicaux ou communautaires, bien qu'en vérité le noyau central de voyous sur qui le clan peut réellement s'appuyer compte moins d'une vingtaine de personnes. Il y a là les trois frères Zemour, âgés de 33 à 40 ans, Roland Attali 33 ans accompagné de ses deux cousins, Jean-Claude la Puce 23 ans et Jojo Elbaz 24 ans, P'tit Claude le Balafré 30 ans, les deux intimes de William Jean-Pierre Lehbar 40 ans et Roland Lenoir 29 ans, le petit Roger Bacry 39 ans, Joël Arfailloux 24 ans, Robert Lévy 30 ans, Yeux de Velours Dadoun 41 ans, Albert Darmont 27 ans, Jacques Amram 31 ans... L'état-major du clan. Au Faubourg-Montmartre les Z sont les rois absolus. A Belleville et au Sentier, comme des poissons dans l'eau. Ailleurs dans Paris ils jouent les caïds, sûrs de leur force, mettant à l'amende les voyous qui se seraient "manqués" avec eux. Ils fréquentent les tables des Champs-Elysées et de l'Etoile, multiplient les coups de racket sur les établissements de Pigalle, de la Madeleine, de la rue Saint-Denis, de la Goutte-d'Or, des Halles, tiennent plusieurs flambes clandestins dans les 9e, 17e, 18e, 20e arrondissements, mettent la main sur des enseignes prestigieuse dans toute la capitale, multiplient les associations commerciales à la limite de la légalité grâce à leur impressionnant carnet d'adresse dans la communauté et en dehors, envoient des cheptels de prostitués travailler en Allemagne, montent des affaires à l'étranger... Bref l'équipe est solide et bouge bien, chacun prenant sa part du gâteau. Pourtant après la guerre du Faubourg qui a fait 5 morts et trois blessés graves, après la guerre des cercles de jeux qui a vu 6 hommes tombés et 10 être blessés, après les escarmouches israéliennes, une nouvelle menace armée se profile : celle de la banlieue sud et du « clan des Siciliens ». Un très gros morceau, celui-là.

La Scission
 
En 1972 le remuant associé des Z Roger Bacry propose aux frères de se lancer dans l'héroïne, ce juteux bizness qui a fait la fortune du banditisme français et dont on a réunit les nombreux réseaux sous l'appellation French Connection, qui connaîtra son apogée entre 1965 et 1973. Mais un différent est apparu. Si la légende veut que Bacry se soit brouillé avec les Zemour parce qu'ils ne voulaient pas "mettre les mains dans la came", la réalité serait un peu moins romantique : les Z aurait investit de grosses sommes dans l'héroïne, mais le parcours de came ayant capoté Roger Bacry se serait retrouvé avec d'importantes dettes envers les pieds noirs, sources des premières tentions. La filière qui a été montée va en effet rapidement couler, articulée autour d'André Condemine dit Petit Ded, important organisateur de réseaux installé à Bruxelles et notamment lié à la Latino Connection d'Auguste Ricord, l'un des plus importants trafiquants français de cette époque. Mais la DEA américaine est sur le coup et la plupart des membres de l'équipe sont arrêtés, dont Bensadoun qui était chargé de réceptionner la came à New-York, et 120 kilos de blanche (un trésor !) saisis à Bruxelles. Bacry, Barokhel et quelques autres échappent au coup de filet mais tiennent à leur liberté : sachant Petit Ded dans le collimateur de la justice ils craignent un coup de balance de sa part. Son corps inanimé sera retrouvé en juillet 1973 au bord de l'eau près du port de Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine.
 
Le premier essai s'étant soldé par un échec, un autre envoi de drogue est organisé. Mais l'équipe est visiblement doublé par Pierre Siméoni dit "Gros Pierrot", grand parieur des clubs hippiques à qui la came avait été confiée un temps et qui l'a faite disparaître dans la nature. Il est abattu dans la soirée du 11 janvier 1973 dans une rue du 15e arrondissement de six balles de calibre 38. Décidemment la drogue ne réussit pas au petit Roger Bacry qui se retrouve totalement ruiné. Il retourne alors vers les Zemour qui l'envoient paître comme un malpropre, ce qui va fortement alimenter sa ranc½ur à l'égard des frères pieds-noirs. C'est alors qu'il entre dans le sillon d'une autre grosse équipe qui monte, celle dite des Siciliens, originaire de la banlieue sud, avec qui il avait commencé à s'acoquiner lorsqu'il montait ses entreprises dans l'héroïne.


Le Clan des Siciliens
 
Nul ne sait très bien pourquoi on les a appelé ainsi. On dit que l'origine du surnom est dû à Kiki Piat, marqué par le film d'Henri Verneuil avec Jean Gabin et Alain Delon sortit en 1969, un certain nombre de membres de l'équipe ayant des origines italiennes.
 
les Frères Zemour - Troisième Partie : La Guerre des Gangs (1973-1976)A la tête de cette bande on trouve un duo de chocs, Jean-Claude Vella dit Petites Pattes et Marcel Gauthier, nés respectivement en 1938 et 1941. Amis inséparables depuis leur adolescence, ils font leur classe à Villejuif dans la première moitié des années 60 en donnant dans le vol et sont notamment arrêtés ensemble en 1962 à la suite d'une rixe et inculpés pour port d'armes. Ils sont alors équipés avec Albert Serefian dit Le Criquet, né en 1935, spécialiste des faux documents et soupçonné d'avoir participé au célèbre casse de la caisse d'allocations familiales de Marseille en 1961 avec l'équipe de Tany Zampa, dont son frère Robert dit "Bert l'Arménien" est très proche, Jacques Piat dit Kiki, né en 1941 et premier voyou "tapé" par la brigade Antigang en 1964 sur la préparation d'un braquage, et Pierrino Rotondo, né en 1930 de parents italiens et qui n'est à l'époque pas encore l'indicateur de la police qu'il deviendra plus tard. Ensemble ils font les macs et surtout les braqueurs, formant la première bande d'importance issue de la banlieue sud, cette BS qui en connaîtra par la suite bien d'autres, notamment dans le triangle à problèmes Ivry-Vitry-Villejuif. Ils sont en ce sens tout à fait représentatifs de la nouvelle génération de voyous issue de la "zone" qui pointe alors le bout de son nez et connaîtra son embellie grâce aux attaques à main armée, venant quelque peu secoué le vieux Milieu dont ils prennent définitivement la relève dans la deuxième moitié des années 70.
 
En 1963 Gauthier et Vella sont condamnés en Suisse à trois ans pour un braquage commis à Genève avec trois autres complices, dont Paul Gardelli qui a été tué par la police pendant l'arrestation, et Kiki Piat qui a réussit à passer entre les mailles du filet. Ils retrouvent le pavé parisien en 1966, forts d'une nouvelle les Frères Zemour - Troisième Partie : La Guerre des Gangs (1973-1976)réputation qui n'a cessé de grandir pendant leur incarcération. Ils commencent alors, vers 67-68, à protéger de très gros tenanciers d'hôtels de la capitale, notamment Fernand Bernard dit Louis d'Auteuil. Leurs rangs s'enrichissent alors des bons services de Willy de Brabander, Pierre Abramovitch dit Krouchtchev et autres Jean-Pierre Maïone-Libaude, cet ancien combattant de l'Algérie française et ex-OAS qui bien que fils de famille s'est tourné vers le gangstérisme. Bref, une équipe qui monte et dont les intérêts ne vont pas tarder à entrer en conflit avec ceux des Zemour. Le marché parisien de la protection des hôtels de passe a beau être étendu (on en compte entre deux et trois cents dans la capitale), on a face à face deux clans qui en veulent toujours plus. Et lorsque Roger Bacry entre dans le sillage de l'équipe avec Marcel le Coréen, il ne va avoir de cesse de monter la tête aux Siciliens contre ses anciens associés. La bande de la banlieue sud, à l'approche de la guerre, continue d'ailleurs de grossir. Et les nouvelles têtes ne sont pas des moindres : Daniel Abramovitch dit Le Russe ou Le Polonais, né en 1946, qui rejoint son frère dans la bande en 1973. Il est alors en liberté conditionnelle après une condamnation à vingt ans de prison alors qu'il est encore mineur suite au braquage d'une bijouterie durant laquelle il a tiré sur des policiers. Jean-Claude Leclerc dit Le Bedeau est lui né à Stains d'un père inspecteur de police et, passionné de vélo, il enchaîne titres et compétitions à l'adolescence. Ce qui ne l'empêchera pas de virer dans le banditisme malgré une religiosité à la limite du mysticisme et cette bible qu'il garde toujours avec lui - elle est en faite creusée et dissimule un 11,43 en guise de crucifix. A 23 ans il est condamné pour l'attaque d'un fourgon blindé et sympathise en prison avec Pierre Lothoz dit Nat Le Lyonnais, né en 1939, meneur d'une fratrie de la cité des Gones qui commence à faire sérieusement parler d'elle.

Lorsque le Bedeau et le Lyonnais sortent de prison ils s'équipent avec les Siciliens. Ceux-ci tentent aussi d'intégrer à la bande leurs cadets du "Gang de la Banlieue Sud", surnom donné par la police à une jeune et solide équipe de braqueurs venue du même coin, dont beaucoup sont issus de la communauté des Voyageurs, dont seul André Gau, né en 1946, accepte l'offre. On dit aussi que Titi Pelletier, futur caïd de Montreuil et de l'est parisien dont Claude Genova sera le bras droit, a un temps frayé avec l'équipe. Un peu plus tard c'est Nénesse Bennacer, né en 1944, fils d'un maraîcher algérien de Fresnes et ayant connu sa première incarcération à 18 ans, qui entre dans la bande.
 
On a dans tous les cas là un redoutable gang, une "équipe de fers" de premier choix, qui va donner bien du fil à retordre aux Zemour. Le conflit, larvé jusque-là, éclate véritablement en 1973.

 
La Guerre est déclarée
 
Cette année-là Roger Bacry aiguille les Vella-Gauthier vers un coup de racket sur l'Aquarius, l'un des plus juteux hôtels de passes de Paris, rue Greneta aux Halles. Propriété de Gaby le Chanteur - qui tien une autre maison rue Saint-Denis - l'établissement est protégé par Pierre Manley dit Manluche, lyonnais de quarante ans ex-taximan et ex-marchand forain, et Raphaël "Yeux de Velours" Dadoun, un fidèle de l'équipe Zemour depuis leurs débuts dans le Milieu. Bacry aurait, dit-on, une dent contre lui. Quoi qu'il en soit, "Yeux de Velours" n'est pas impressionné par Bacry et ses nouveaux amis et les envoie chier sans ménagement. Au contraire de son associé Manluche qu'ils arrivent à retourner, l'utilisant pour organiser le guet-apens du 12 mars 1973 : ce soir-là vers 1h du matin, dans le parking sous-terrain de son domicile du boulevard Victor Hugo à Neuilly, Raphaël Dadoun est criblé de balles par deux hommes armés d'un colt 11,43 et d'un fusil à canon scié. Ce serait "Petites Pattes" Vella, Marcel Gauthier et Marcel le Coréen qui auraient fait le coup, marquant là le début de la "guerre des hôtels" qui va ensanglanter le pavé parisien trois années durant et faire tourner bien des têtes.

La mort de Dadoun, homme respecté dans le Milieu, fait en tout cas grand bruit et ne peut restée impunie. C'est alors que son ami Jean-Louis Augé,  très grande figure du milieu lyonnais connu pour ses liens avec l'OAS et le SAC qui sera assassiné par le Gang des Lyonnais de Momon Vidal le 15 juin 73 pour une dette impayée, aurait dépêché une équipe de tueurs pour venger son ami. Il s'agit d'un trio lyonnais arrivé depuis quelques mois à Paris formé de Pépé Nesmoz, 47 ans, un "beau mec" qui a donné dans le braquage, le vol, le recel, le proxénétisme et le faux-monnayage, d'Henri Simonelli, 37 ans, un discret qui s'est fait oublier des services de police, et de Daniel Renard, 31 ans, un colosse d'un mètre 90, braqueur et imprimeur de faux doc, menant désormais tous trois l'enquête pour débusquer les assassins de Raphaël Dadoun dont Nesmoz était un ami proche, ce qui laisse penser qu'il agissait peut-être pour son propre chef et non pour Jean-Louis Augé. Mais le machiavélique Roger Bacry, qui sent le vent tourner, a plus d'un tour dans son sac et fait courir le bruit que ce sont trois hommes du clan Zemour qui ont dézingué "Yeux de Velours" : Joël Arfailloux, Jo Elbaz et Claude "le Balafré" Gragnon. Pour leur plus grand malheur, l'intox fonctionne.
 
les Frères Zemour - Troisième Partie : La Guerre des Gangs (1973-1976)Le soir du 6 avril 1973 vers 23h le trio lyonnais repère Joël Arfailloux dans le bar de sa maîtresse, Chez Clémence rue Claude-Bernard dans le Ve où il joue au flipper avec un ami, et le fusillent sur place lui et son compère, l'un prenant dix balles de 11,43 dans le corps, l'autre deux. Les tireurs, cagoulés et armés de Colts, étaient épaulés par un troisième homme positionné à l'entrée du bar qui a fait feu sur la devanture à l'aide d'un P.38 pour couvrir leur fuite, tandis que deux autres complices les attendent dans une 204 Peugeot à bord de laquelle ils prennent le large. A peine mis au courant du flingage et des bruits qui courent Edgard Zemour fonce à Paris depuis l'Allemagne où il se cachait suite à une condamnation à deux ans pour escroquerie (il sera arrêté un peu plus tard et relâché sous conditionnel en février 74) et secoue Claude le Balafré pour lui tirer les vers du nez sur son implication supposée dans l'assassinat de Raphaël Dadoun. Il jure alors ses grands dieux que ni lui, ni Elbaz, ni feu Arfailloux ne sont pour rien au monde liés à cette affaire. Tout le monde commence alors à comprendre d'où viennent réellement les coups. Les Siciliens désormais démasqués décident de prendre les devants et tendent un piège au trio Nesmoz-Simonelli-Renard, pourtant réputé très dur à cibler, le 19 mai 1973 : grâce à la traîtrise d'Ischil Lévites dit Riton le Juif, un associé de Pierre Manluche, et de Rubio Emilio, gangster espagnol de 45 ans connu pour avoir tué un policier à Marseille en 1955, ils arrivent à attirer les Lyonnais au Gentilly, un restaurant du boulevard Kellerman, où Rubio Emilio est censé leur donner de précieuses informations autour d'un bon repas. Mais en guise de hors-d'½uvre c'est une volée de plomb qui est servit à Pépé Nesmoz, Henri Simonelli et Daniel Renard : deux hommes surgis dans l'établissement les criblent de balles à l'aide d'un revolver et de deux pistolets automatiques, ne laissant aucune chance aux trois hommes d'atteindre les armes qu'ils dissimulent à leur pied dans une anodine serviette, les laissant tout trois sans vie sur le carrelage. Le commando aurait été formé de Jean-Claude "le Bedeau" Leclerc, Jean-Claude "Petites Pattes" Vella, Marcel Gauthier, Daniel Abramovitch et Jean-Pierre Maïone-Libaude.
 
Les Zemour ne peuvent dans tous les cas pas laisser passer cet affront supplémentaire et se doivent de châtier les traîtres qui ont permis ces guet-apens. Huit jours après la fusillade du Gentilly, le 27 mai, c'est chose faite : ce matin-là à 9 heures Pierre Manluche est abattu de cinq balles de 9mm dans sa voiture au pied de son immeuble du XVe arrondissement rue Dupleix, et Riton le Juif deux heures plus tard de deux balles de Smith & Wesson en pleine tête alors qu'il étudie tranquillement le tiercé dans sa voiture, en bas de l'appartement de sa maîtresse rue Quentin Bauchart, un Rohm 38 à la ceinture. Quant au traître Rubio Emilio il part se cacher peu de temps après en Espagne (son corps inerte sera retrouvé en décembre 1977, flottant dans un sac plastique sur la mer à Benalmada). Les Zemour auraient alors fait savoir aux Siciliens qu'ils n'en voulaient qu'à la peau de Roger Bacry, en échange de laquelle ils seraient prêt à abandonner toute velléité de vendetta, malgré les huit hommes qui sont déjà tombés sur le pavé parisien en moins de trois mois. Sauf que depuis le 18 juin le Petit Roger est placé en hôpital psychiatrique, premier internement d'un longue série. Homme traqué, fui comme la peste par les siens depuis que ses machinations ont été mises à jour, le voyou vire en effet petit à petit vers la folie, ne calmant ses crises d'angoisse que dans l'alcool et le Valium.
 
C'est à cette époque également que Gilbert Zemour va prendre quelques distances avec le Milieu pour mieux entrer dans le monde des affaires, lui qui a toujours été en recherche d'honorabilité. Avec Izi Spighel, dont le frère Richard a été un fidèle des Zemour dans les années 60, il se rend acquéreur du cabaret l'Apostrophe, rue Princesse, et de l'Aventure, avenue Victor Hugo. Il s'associe également avec René Juillet, dit "le Petit Prince", une autre figure des nuits parisiennes qui possède trois établissements, et effectue quelques belles affaires immobilières ainsi que des escroqueries diverses ici et là, notamment avec l'homme d'affaires Joseph Khaïda, vieil ami de la famille. Fin '73 il part pour le Canada où il monte avec plusieurs associés la compagnie immobilière Gipala Properties à Montréal qui réalisera quelques très beaux coups jusqu'à ce que, victime de la célébrité de sa famille, il sera expulsé du Canada et ira s'installer à Miami. Sa société connaîtra encore quelques beaux jours, désormais dirigée par sa femme Liliane Drai.


La Guerre bat son plein
 
les Frères Zemour - Troisième Partie : La Guerre des Gangs (1973-1976)Si Manluche et Riton le Juif ont payé leur traîtrise de leur vie et que Bacry est intouchable car en hôpital psychiatrique, il reste une épine dans le pied du clan Zemour : Marcel Barokhel aka le Coréen, qui a frayé un temps avec les pieds-noirs et aurait participé à l'assassinat de Raphaël Dadoun. Dernièrement Izi Spighel est venu rapporter aux intéressés que le Coréen s'était vanté dans un de ses établissements de "mettre son colt dans le cul des Zemour". Pour les frères, et surtout William (Edgard est alors à l'ombre et Gilbert au Canada) c'est l'affront de trop : le 11 octobre 1973 le Coréen est arrosé de coups de chevrotine alors qu'il gare sa voiture en bas du domicile de sa mère rue Dulong dans le XVIIe. Le colt qu'il porte a la ceinture et qu'il destinait à quelque orifice zemourien ne lui aura été d'aucune utilité, il s'écroule mort sur le tableau de bord, percé de quatre impacts.
 
C'est à ce moment-là vraisemblablement que Marcel Gauthier, l'une des têtes pensantes des Siciliens, aurait été pris d'une véritable folie meurtrière. Ne réussissant pas à localiser les Zemour ni leurs lieutenants les plus proches il va ratisser large. Le 16 octobre c'est Désiré Dahan qui en fait les frais, lui qui visiblement avait fournit les armes utilisées pour l'assassinat de Barokhel. Il est descendu à coups de 9mm, de 11,43 et de chevrotines alors qu'il quitte l'auberge de la Galette à Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne. Vingt-sept projectiles sont retrouvés dans son corps. Le lendemain sa protégée Michelle Le Goff, prostituée de 27 ans, se suicide dans son domicile du XIXe arrondissement. Une semaine plus tard, le 23 octobre, c'est un cousin de la famille, Roger Zemmour (avec deux m), petit voyou marseillais que sa famille destinait pourtant au rabbinat, qui est tué de douze balles de 11,43 et de plusieurs coups de chevrotine chemin du Littoral à Marseille alors qu'il quitte le bar qu'il tien non loin de là. Les tireurs seraient selon la rumeur Marcel Gauthier, Jean-Claude Leclerc et Nat le Lyonnais, aiguillés par un gangster local.
 
Autant dire que la guerre fait rage lorsqu'Edgard sort de prison en liberté conditionnelle en février 74, tout le monde s'attendant à ce que les combats redoublent d'intensité. Pourtant c'est à ce moment qu'une paix aurait été conclu entre les deux camps, à l'initiative des frères Panzani. Les deux Corses, Don Jacques et Jo, la cinquantaine et qui avaient épaulé Jean-Baptiste Andréani dans sa guerre contre Marcel Francisci, font en effet office de juges de paix respectés dans le Milieu et auraient organisé la rencontre dans leur bar du Laëtitia à Pigalle, repère de bandits corses et de braqueurs lyonnais, au cours de laquelle les deux équipes auraient accepté d'enterrer la hache de guerre pour le bien de tous, avec toujours en ligne de mire la tête de Roger Bacry qui entre deux séjours en hôpital psychiatrique se terre dans des planques connues de lui seul. La trêve tiendra plusieurs mois sans que le sang ne coule de part et d'autre.
 
Entretemps le "Petit Roger" aura mis fin à ses jours. Le 12 juin 1974 au matin, après une nuit d'ivresse, de médicaments et d'angoisse passée chez sa maîtresse Josianne dans le XIIe arrondissement, il lui tire une balle dans la tête avant d'en loger une dans la sienne. Gravement blessée la jeune Josianne s'en sort pourtant miraculeusement et parvient même à appeler les secours qui lui sauveront la vie. Mais pas celle de Roger Bacry, dont les machinations auront causé le déclenchement de la guerre des gangs qui ensanglante Paris depuis plus d'un an. Sa mort ne sonne pourtant pas la fin des combats, loin de là.


Le carnage reprend, les Z perdent pied
 
les Frères Zemour - Troisième Partie : La Guerre des Gangs (1973-1976)

Quelques semaines après le début de la "trêve", réelle ou non, conclue au Laëtitia, Jean-Claude Leclerc est partie vivre avec femme et enfants au château de Lesmoul à Ploumérin, en Bretagne, se retirant vraisemblablement du monde des voyous pour se lancer dans des projets agricoles. Il faut dire que depuis le décès de sa maîtresse dont il était follement amoureux à l'été 73 des suites d'une interruption volontaire de grossesse, l'homme n'est plus vraiment lui-même et verse dans un mysticisme inquiétant. Assez en tout cas pour qu'un rendez-vous mortel lui soit donné le 29 novembre 1974 boulevard Voltaire à Paris, où aux alentours de 13h30 il est atteint de sept balles de 11,43 et de 9mm, dont quatre à la tête, tirées  à bout portant par deux hommes surgis d'un break Simca. S'il est tentant de voir là la marque des Zemour, il se dit aussi que l'exécution de Leclerc serait le fruit de dissensions internes au sein du gang des Siciliens, dissensions qui ont déjà poussé Nat le Lyonnais à quitter la bande. Un mois auparavant c'est Jean-Claude Attali dit la Puce, redoutable porte-flingue des Z, qui aurait été blessé dans une fusillade avec ses ennemies dans un flambe de la rue de Crimée, et dans cette même période Jean-Pierre Maïone-Libaude aurait lui aussi été ciblé par des coups de feu. Bref, autant dire que les hostilités ont repris.
 
C'est dans ce contexte que survient la fusillade du Laëtitia. Le 2 janvier 1975 à 20 heures le bar de la rue Notre-Dame-de-Lorette est pris d'assaut par six hommes masqués descendus d'une estafette, armés de pistolets, de revolvers et de fusils, qui se mettent à canarder tout ce qui bouge à l'intérieur. Claude Ducros, le comptable de l'établissement, est littéralement mitraillé et tué sur le coup tandis que sa secrétaire Christiane, protégée par son cadavre, n'est que légèrement touchée ; Jo Panzani est atteint de plusieurs projectiles malgré la table qu'il a retournée pour se protéger, grièvement blessé ; Nic "le Grec" Kastrinakis, membre de l'équipe du braqueur lyonnais Jean-Baptiste Fournel dit le Maréchal, se saisit d'une arme qui lui pète dans les mains et luis arrache la moitié des doigts ; la barmaid se  couche derrière le bar et s'en sort indemne tandis qu'un autre homme, Francis Poulain, connu pour proxénétisme, saute par-dessus le comptoir pour se protéger et reçoit une balle dans les fesses tandis qu'une autre lui lèse le foie, le c½ur et le poumon. En sortant le commando se précipite vers deux voitures qui les attendent, mais alerté par le bruit le cambrioleur "historique" Edouard Voss dit le Baron, 58 ans, sort d'un bar voisin et a le malheur de voir le visage d'un des tireurs qui avait ôté sa cagoule. Il lui met une balle dans la tête. Les tueurs n'avaient en effet aucun intérêt à ce qu'un membre du Milieu ne les reconnaisse. Car le plan mis en place était absolument terrible selon ce qui se racontera par la suite : s'en prendre aux Panzani chez eux dans une attaque sans pitié pour faire porter le chapeau aux Zemour, afin de monter contre eux les frères Corses et leurs nombreux amis. Et si l'intox fonctionne un temps les frères pieds-noirs courent crier leur innocence auprès des Panzani, qui les croient sans problème.
 
Deux mois plus tard c'est un autre carnage qui a lieu, la célèbre fusillade du Thélème. Ce jour-là, le 28 février 1975, un tuyau parvient à la BRI : l'équipe des Zemour et celle de Vella-Gauthier doivent se rencontrer dans un bar du boulevard Saint-Germain, le J'ai du Bon Tabac. Les commissaires Leclerc et Broussard partent subitement planquer sur place avec dix-huit hommes en soutien. Dans l'après-midi ils voient Edgard Zemour et son cousin éloigné Edmond, restaurateur de 64 ans à La Ciotat près de Marseille, s'installer au comptoir du Thélème, juste en face du J'ai du Bon Tabac, rejoints peu après par William Zemour, Jo Elbaz et Roland les Frères Zemour - Troisième Partie : La Guerre des Gangs (1973-1976)Attali. L'équipe de Broussard décide alors d'intervenir avec huit hommes, tandis qu'une autre emmenée par le chef de l'Antigang Marcel Leclerc interviendra au J'ai du Bon Tabac où ils pensent trouver la bande adverse - qui n'est en fait pas présente. Au Thélème c'est l'inspecteur divisionnaire Chaix qui déboule le premier avec Lobjoix et Caillot. Subitement Jo Elbaz dégaine et, croyant à un guet-apens de l'équipe ennemie, tire en direction des policiers et atteint l'inspecteur Chaix juste au-dessus du c½ur. La réplique des inspecteurs Chaix et Lobjoix est immédiate : 14 coups de feu sont tirés en direction des cinq hommes dont quatre tombent à terre. Les autres policiers entrent alors brusquement et ceinturent Roland Attali qui n'a pas été touché et se débat comme un diable, causant à l'inspecteur Guitard un traumatisme à la rate. Dans la bagarre les policiers s'en prennent également à deux avocats algériens présents dans le bar qui se  font violemment molestés car pris pour des membres de la bande, Maître Oussedik recevant un puissant coup de crosse sur la tête tandis que Maître Benachenou écopera d'un traumatisme crânien et d'une fracture au visage. Mis à part ces "victimes collatérales", à terre c'est le carnage : Jo Elbaz, 29 ans, meurt sur le coup, atteind de trois balles. William Zemour reçoit lui trois projectiles tirés à moins de dix centimètres de distance, et mourra peu après. Son frère Edgard est touché de quatre balles tirées dans le dos, dont une logée au niveau de la colonne vertébrale qui l'handicapera durement toute sa vie. Quant à Edmond Zemour, le cousin éloigné et le seul de ces hommes à ne pas être armé, il écope d'une balle dans le genoux. Bilan : deux morts et huit blessés dont deux graves, huit semaines après la fusillade du Laëtitia.
 
Ici le piège aurait été orchestré par Pierrino Rotondo, balance notoire qui avait frayé avec Vella et Gauthier au début de leur carrière, qui a donné le tuyau à la BRI. A-t-il été téléguidé par les Siciliens ou a-t-il agit pour son propre compte, son ami et associé Jacques Renaudot ayant eu maille à partir avec les pieds-noirs la veille alors qu'ils tentaient de racketter l'établissement de sa mère, le Trou des Halles. Il ne pourra en tous cas pas donner sa propre version des faits : peu après les Siciliens l'emmènent en belle dans un resto des bords de Seine tenu par un ancien voyou et le somment de s'expliquer sur ses fréquentations policières. Rotondo tente de mouiller Marcel Gauthier qui, pris d'une rage soudaine, sort son arme et lui met une balle dans la tête. Son corps aurait ensuite été découpé en morceaux et jeté dans un bain d'acide pour en faire disparaître toute trace.
 
La fusillade du Thélème sonne en tous cas le glas de la domination des Z sur le Milieu parisien. William, le chef aimé et respecté qui fédérait véritablement les différents électrons libres du clan, n'est plus. Les obsèques de celui qu'on appelait affectueusement Zaoui seront à la hauteur de l'aura dont il bénéficiait : grandiose, et il y a foule au cimetière de Bagneux pour son enterrement. Edgard, autre éminence de la famille qui en faisait trembler plus d'un, est lui immobilisé pour un long moment : on l'a hospitalisé en prison et il ne sortira qu'un an plus tard. Gilbert a quant à lui mis quelques distances avec le Milieu comme on l'a vu, et ne parvient pas à empêcher la dislocation de l'équipe après la mort de son chef. Il se brouille même avec son frère Edgard à qui il reproche de s'être laissé attirer dans le piège du Thélème. Affaiblis, les Zemour se rabattent alors sur la prostitution allemande et ses Eros Center, où ils envoient leurs protégées dans les établissements de Francfort, de Cologne et de Düsseldorf. La guerre n'est pas pour autant terminée, même si elle semble désormais se faire plus en interne que front contre front. 

 
Tout le monde perd la tête

Le 13 septembre 1975 le corps sans vie de Jean-Claude Petites Pattes Vella est découvert dans le coffre d'une voiture stationnée place de Port-de-Prince dans le XIIIe, avec deux balles dans la tête. Marcel Gauthier semblait ne plus supporter les oppositions systématiques de son ami de toujours avec qui il avait fait les 400 coups à Villejuif, à tel point qu'il aurait intimé l'ordre à Willy de Brabander, autre membre de l'équipe, d'abattre son associé s'il ne voulait pas y passer lui-même - il aurait été épaulé par Dédé Gau dans sa sombre besogne. Le 17 octobre suivant l'équipe de Gauthier décide d'enlever Izi Spighel, cet homme des nuit parisiennes associé à Gilbert Zemour dans plusieurs établissements, afin d'attirer ce dernier dans un piège mortel. Mais l'opération tourne court à cause de la présence imprévue de la femme et de la belle-s½ur d'Izi dans le deuxième sous-sol de son immeuble où il est allé chercher sa voiture. Tant pis, ils se la font "à la sicilienne" : quatre hommes tapis dans l'ombre font rageusement feu sur leur cible qui s'écroule, morte sur le coup. 
 
Suite à ce décès Gilbert Zemour et Marc Francelet, journaliste trouble associé avec Gilbert à Spighel dans l'exploitation du cabaret l'Aventure, se rencontrent et conviennent d'un arrangement quant au partage de l'établissement. Les deux hommes se lient alors d'amitié pour trois ans, et le journaliste deviendra le biais par lequel Gilbert pourra s'exprimer publiquement dans les médias, chose qu'il ne manquera plus de faire à de maints reprises (notamment pour fustiger la police dans l'affaire du Thélème). Le pied noir prend également des parts occultes dans les autres ex-établissements d'Izi Spighel, en association cette fois avec René Juillet, le "Petit Prince de la Nuit" - dont on reparlera.
 
Côté flingage les armes parlent de nouveau au mois de mars suivant. Et visent cette fois Jean-Claude Attali dit la Puce, cousin de Jo Elbaz et de Roland Attali, tous deux présents pendant la fusillade du Thélème, et considéré comme très dangereux. Du reste, tout comme un certain nombre de protagonistes dans ce conflit armé - Roger Bacry, Jean-Claude Leclerc, Marcel Gauthier - il va lui aussi glisser petit à petit vers une forme de folie qui lui vaudra un internement en hôpital psychiatrique en 1973 où on le dépeint comme un "psychopathe caractériel, impulsif et dangereux au sens criminologique, avec une réadaptation difficile". Hors de question donc pour Gauthier and Co de laisser ce vindicatif de 29 ans en vie. Le 24 mars 1976 l'affaire est réglée : après une nuit passée à jouer dans un flambe du XVIIIe arrondissement  il regagne sa voiture vers 5h du matin lorsqu'un feu nourrit s'abat sur lui. Ce ne sont pas moins de trente balles qui le tuent net, crachées par un revolver, deux automatiques et une mitraillette, dont un projectile réservé par Nénesse Bennacer, ce nouveau venu dans l'équipe, à l'orifice anale de la victime - preuve s'il en est du mépris qu'on lui accordait.

les Frères Zemour - Troisième Partie : La Guerre des Gangs (1973-1976)Six mois plus tard la guerre prend définitivement fin. Dans le Milieu la domination des Zemour n'est plus qu'un souvenir et le gâteau des hôtels de passe, bien que périclitant et moins rentable qu'auparavant, s'est réparti entre plusieurs hommes forts, anciens ou nouveaux, dont beaucoup d'ex-Siciliens. Parce que l'existence de cette bande en tant que telle n'est elle aussi plus qu'un simple souvenir. Les assassinats en interne de Leclerc, de Rotondo et de Vella, ainsi que l'absurde fusillade du Laëtitia, en ont sonné le glas. Et c'est peut-être pour éviter à son tour d'être trahit que Marcel Gauthier est partie tout un été se mettre au vert en Corse, dix semaines d'affilées, avec sa compagne et ses enfants, son frère et sa belle-s½ur, ainsi que quelques mystérieux amis. Le 17 septembre il remet enfin le pied sur le continent. Pas longtemps. A peine a-t-il quitté à bord de sa voiture le car-ferry qui l'a mené de Calvi à Nice qu'une estafette vient bloquer son véhicule. Deux hommes armés en descendent et font feu sur lui. Gauthier parvient à s'extraire de sa voiture malgré ses blessures et s'enfuit péniblement entre les véhicules stationnés sur le port, mais il est rattrapé par ses assaillants qui l'achèvent de plusieurs balles dans la tête.

C'est Nat Lothoz aka Le Lyonnais qui aurait organisé l'opération, pour venger la mort de "Petites Pattes" Vella et surtout de son ami Jean-Claude Leclerc alias Le Bedeau une fois qu'il se fut convaincu de la culpabilité de Gauthier dans ces assassinats, vraisemblablement épaulé par Nénesse Bennacer, ce voyou qui monte et qui avait déjà logé quelques balles indélicates dans les intimités de Jean-Claude la Puce. Marcel Gauthier mort, la guerre des Siciliens se termine enfin. Etalée au total sur trois ans elle aura causé la mort de près de 25 personnes, ce qui en fait l'un des conflits les plus meurtriers de toute l'histoire du Milieu français. Et permit à la nouvelle génération de mieux s'imposer une fois le ménage fait parmi les anciens.

La suite : Quatrième Partie - La Chute du Clan (1976-1984)

Légende : William Zemour (photo 1), Marcel Gauthier (photo 2), Jean-Claude Vella (photo 3), le bar Le Laëtitia (photo 6), le bar du Thélème (photo 7), le corps de Marcel Gauthier (photo 8 )
Tags : edgard zemour, william zemour, gilbert zemour, jean-claude vella, marcel gauthier, banlieue sud, clan des siciliens, pierre lothoz, Jean-Pierre Maïone-Libaude
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#Posté le samedi 19 septembre 2015 07:09

Modifié le lundi 14 mars 2016 17:51

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