L'Espagne a toujours été une terre d'accueil pour les voyous français. Déjà à la fin du XIXe siècle ces messieurs se retrouvaient dans le Barrio Chino à Barcelone, notamment pour organiser la "traite des blanches" (vers l'Amérique du Sud), mais il ne s'agissait là que d'une destination parmi d'autres, beaucoup moins prisée par exemple que l'Argentine, Londres, Le Caire ou les Colonies. Mais depuis une trentaine d'années les choses ont commencé à changer. Si au début des années 70 l'Espagne est un lieu privilégier de villégiature pour la pègre française, ce sont les braqueurs de Lyon et de la Banlieue Sud de Paris qui ont vraiment "lancé la mode" vers 1980, partit en terre ibérique pour se cacher de la police. D'autre suivront, pour éviter justice ou rivaux, et aidés par le climat agréable s'installeront à plus ou moins long terme. Mais le soleil ne fait pas tout : les débouchés sont nombreux. Le braquage déjà (l'Espagne est assez peu habituée aux "grosses" attaques à main armée), les établissements de nuit, l'immobilier, et surtout la drogue. En particulier au niveau de la Costa Del Sol.
Cette région, de Marbella à Malaga en passant par Algesira, est devenu en quelques années la capitale européenne du trafic de drogue et peut-être la plus grosse concentration criminelle du Vieux Continent : Britanniques, Nigériens, Albanais, Russes, Marocains, Lituaniens, Bulgares, Turcs, Colombiens, Chinois, Hollandais, et bien sûr Français, les plus actifs, l'Hexagone étant le premier marché du hasch en Europe. Environ 200 frenchy y résident toute l'année et organisent le trafic de shit en provenance du Maroc. Régulièrement des convois venus de France rapatrient la came dans des voitures de grosse cylindré (trois en général, une "porteuse", une "ouvreuse" et une "suiveuse") filant à plus de 250 km/h sur les autoroutes espagnoles et françaises. Le pic a été atteind autour de 2001-2002, mais depuis d'autres méthodes sont généralement préférées aux "go fast" (camions, voie des mers, voitures discrètes, caches aménagées dans les véhicules). Les bénéfices énormes ainsi amassés sont investit à droite à gauche dans la pierre ou le monde de la nuit. Il faut ajouter à cela depuis une dizaine d'années la place de plus en plus importante que prend la cocaïne, les Colombiens ayant envoyés des "représentants" directement en Espagne, notamment à Madrid et en Galice, pour prendre les contacts et traiter les affaires. Les Français se sont évidemment engouffrés dans la brèche, surtout que le shit paye de moins en moins et que la consommation de coke explose.
Bref, l'Espagne est une terre d'exil très convoitée, une place stratégique pour l'organisation du trafic de drogue qui permet de se mettre au vert et qui bénéficie d'une image attractive. Mais la Costa Del Sol s'apparente parfois plus à un enfer qu'à un paradis : les sommes en jeu causent envie et jalousie. Ce n'est pas pour rien si les types qui remontent la came s'arment jusqu'aux dents et sont surnommés les "Mercenaires". La "carotte" est de mise, et certaines équipes se sont même spécialisées dans le braquage de stocks et le racket de voyous. Entre 1996 et 2002 une vingtaine de truands français ont perdu la vie en Espagne tandis qu'en 2004 on comptait pour la seule région de Marbella 50 règlements de compte et enlèvements entre bandits (toutes nationalités confondues).
Mais à côté du soleil espagnol d'autres routes de la drogue commencent à monter en gamme : les Pay-Bas ont la faveur des Parisiens et des Nordistes (grâce à - ou plutôt à cause de- la tolérance des autorités en matière de stupéfiants, à la proximité du pays et au fait qu'on y trouve de tout), la cocaïne transite de plus en plus par l'Afrique de l'Ouest et les Antilles, et le parcours se développe. La faute aux contrôles accrus au sud de l'Espagne. La fin de l'Eldorado?
Quelques figures installées en Espagne : Jean-Pierre "Christo" Gandeboeuf, Jacques Grangeon , Michel "le Militaire" Crutel, Nordine "la Puce" Benali, Karim Reguig, Nordine "Nono le Barge" Nasri
Visiteur, Posté le mardi 16 juin 2020 03:34
Un peu marre que des conneries ou des vérités déformées soient raconter sur les sites.
Vérifiez vos informations avant de les écrire!